Ivresse
de Falk Richter | Printemps 2017 - La Chapelle Scènes contemporaines, Montréal
Dans une mise en scène immersive où le spectateur est littéralement DANS la représentation, le spectacle Ivresse soulève avec humour, cynisme et justesse la question de notre relation à l’autre, à l’amour, au couple en ce début de siècle.
« Enlève pas tout ce qu’y a de beau chez toi, dans notre propre vie, pour le mettre sur Facebook, s’il-te-plait, laisse quelques moments ici, dans le monde «off-line» avec moi. »
Rivés à nos écrans, que cherchons-nous à combler par cette quête d’affection éphémère partagée avec des gens que l’on connaît peu ou pas? Nous reste-t-il des rêves et idéaux de société, d’amour et d’intégrité qui ne soient pas formatés par toutes ces images que nous renvoient la télévision, le cinéma, les nouvelles? La relation à l’autre peut-elle encore être authentique dans l’incessant murmure marchand qui nous entoure?
Ivresse dresse un portrait juste et criant de l’individualisme croissant qui nuit à notre capacité de vivre à deux. En catapultant le spectateur au coeur de dialogues et monologues, qui dissèquent au scalpel diverses relations entre deux personnes, Ivresse invite «cet individu qui regarde» à un face-à-face avec lui-même. Ivresse se construit à partir de la relation tissée entre l’acteur et le spectateur et s’enrichie dans le privilège d’une intimité si rare de nos jours.
L’échange entre les spectateurs et les acteurs font de cette pièce une création unique en son genre.
Crédits
Texte
Falk Richter
Traduction, adaptation
Jean-François Boisvenue
Mise en scène
Mireille Camier
Interprétation
Sarianne Cormier, Nicolas Labelle, Catherine-Audrey Lachapelle, Nico Lagarde et Alexis Lefebvre
Scénographie
Julie-Ange Breton
Vidéo
Jean-François Boisvenue
Musique originale
Maëva Clermont
Conseillers artistiques
Emmanuel Jouthe et Marilyn Perreault
Assistance
Natasha P et Rachel Morse
Production
Productions Quitte ou Double
Critiques
Ivresse, Coup de coeur du 14 mars 2017 de La Presse +
« Le texte de l’Allemand Falk Richter frappe fort au plexus solaire des relations rendues impossibles dans cette humanité en déclin. Alexis Lefebvre y est étincelant »
Mario Cloutier, La Presse +
« Je vous recommande cette ivresse… une mise en scène éclatée de Mireille Camier, très chorégraphiée, très rassembleuse. »
Francine Grimaldi, Samedi et rien d’autre
« Partout autour de nous, et souvent en même temps, dans une cacophonie pourtant précise, les comédiens, qui jouent leur propre personnage, expriment sans ménagement leur colère incontrôlable, leurs doutes constants, leurs névroses croissantes et leurs désirs inassouvis. »
Christian St-Pierre, Le Devoir
« Le génie de cette mise en scène de Mireille Camier? C’est l’impression d’être carrément assis dans un réseau social. Comme des voyeurs, on peut observer les relations des autres s’enflammer, s’étioler, mourir… »
Mélissa Pelletier, Les Méconnus
« Et le propos est éclairé par une mise en scène endiablée. Ça bouge, ça chante, ça se démène, c’est extrêmement vivant. »
Marie-Claire Girard, theatre cambriesis
« L’ambiance à la fête, de belles trouvailles ludiques, les jeux souvent physiques, provoquant les rires de l’assistance, sont mis en contraste avec les discours effrayés ou dénonciateurs devant la marche du monde. »
Raymond Bertin, Jeu
« Ivresse, un texte choc et magnifique sur l’incapacité à rejoindre l’autre. La structure de la pièce semble être une entité organique, bonifiée par la participation du public. La relation acteur et spectateur est intime et riche, à l’image d’une relation de couple, dans une dynamique demande d’attention versus le besoin de vivre une expérience. Le spectateur prend part à cette recherche d’une intimité authentique non formatée, et c’est là une des grandes forces de cette production. »
Raphaël De Gaspard, Ton Barbier
Photos : Rachel et Michel